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# Le Plan Climat Air Eau Énergie Départemental (PCAEED) d'Alternatiba / ANV-COP21 du Mans Adresse courte : https://frama.link/alterplanclimat72 # Préambule à lire attentivement :::success - Ce document présente l'intégralité du document "**["COMMENT S’ALIGNER SUR UNE TRAJECTOIRE COMPATIBLE AVEC LES 1,5°C ?"](http://www.bl-evolution.com/Docs/181208_BLevolution_Etude-Trajectoire-rapport-special-GIEC-V1.pdf)** produit par le bureau d'études [B&L Evolutions](http://bl-evolution.com) dans sa version 2 de février 2019. - Il vise à alimenter les documents type "PCAET" en apportant les nuances suivantes : -- il est pensé à l'échelle du territoire **départemental**. -- il intègre de façon transversale la problématique de l'**eau**. -- il présente, en annexe, des élements supplémentaires à l'étude de B&L Evolution : les notions de **climato-exemplarité, de gouvernance, d'éducation, de citoyenneté et d'accueil.** - Alternatiba le Mans ajoutera ces commentaires de façon visible en vert sans supprimer le contenu original et en utilisant le formalisme suivant : :::success Alternatiba Le Mans pour le PCAEED Sarthois **-A compléter** ::: *** # COMMENT S’ALIGNER SUR UNE TRAJECTOIRE COMPATIBLE AVEC LES 1,5°C ? Analyse de la faisabilité technique et mise en perspective de l’ampleur et de la rapidité des mesures à mettre en place. V2 - Février 2019 Auteurs : Charles Adrien LOUIS, Guillaume MARTIN - B&L évolution Relecture : Sylvain BOUCHERAND (B&L évolution), Communauté d’Avenir Climatique, La Maison Bleue ## Table des matières I. Préambule II. Quel niveau de réduction en France ? II.1. Les émissions produites sur le territoire : 157 Mt CO2e en 2030 II.2. La balance de nos émissions annuelles de GES (import – export) : 93 Mt CO2e en 2030 III. Types de mesures nécessaires par secteur III.1. Résidentiel III.2. Bâtiment tertiaire III.3. Mobilité III.4. Agriculture III.5. Industrie de l’énergie III.6. Aménagement III.7. Emissions liées à l’aviation III.8. Services et biens de consommation IV. Conclusion V. Ajouts d'Alternatiba Le Mans : annexes. VI. Ajouts d'Alternatiba Le Mans : gisement d'idées Historique des mises à jour du document rédigé par B&L : • Février 2019 : Ajout techniques, données et graphiques ## I.Préambule Ce document a pour objectif de mettre du concret sur ce que signifie une trajectoire compatible avec les 1,5°C. C’est-à-dire, une trajectoire qui permette de limiter le réchauffement climatique à une augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre de 1,5°C par rapport au niveau préindustriel. Cette trajectoire étant issue des données scientifiques présentées dans le rapport spécial 1,5°C publié par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en Octobre dernier. Il permet de juger sur des éléments plus compréhensibles la faisabilité de cette trajectoire et d’appréhender l’effort nécessaire et le type de mesures nécessaires pour y parvenir. Ce document se limite à une étude macroscopique de la faisabilité, essentiellement d’un point de vue technique. Aucune analyse sociale ou économique n’est réalisée. L’ensemble des mesures pourrait tout à la fois réduire ou creuser le déficit budgétaire, réduire ou creuser les inégalités. Il ne s’agit ni de proposer un programme réaliste économiquement, ni de proposer un programme souhaitable socialement, ni de proposer un programme jugé acceptable politiquement, mais simplement une suite de mesures, aussi synthétique que possible, qui permettrait de respecter, en France, une trajectoire compatible avec les 1,5°C. Ces mesures sont accompagnées d’éléments de réflexion sur les difficultés qu’elles engendrent sans prétendre à aucune exhaustivité. Nous ne cherchons pas à ce que vous adhériez ou soyez séduits par les mesures présentées. Notre objectif est d’aider à comprendre l’ampleur des efforts à réaliser afin que chacun puisse juger de leur faisabilité ou de leur réalisme dans le contexte actuel. Nous avons souhaité construire un ensemble de mesures qui pourrait conduire la France à suivre une « trajectoire 1,5°C », afin de pouvoir discuter de la difficulté et des compromis nécessaires pour s’inscrire dans une telle trajectoire. Les mesures sont à lire sous forme d’objectifs et de contraintes, nous n’avons pas cherché à dresser pour chacune d’elle l’ensemble des moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. Dans un premier temps, cette étude analyse le niveau de réduction des émissions de gaz à effet de serre auquel il faudrait consentir en France pour s’aligner sur une « trajectoire 1,5°C ». A partir de ces éléments, l’étude répertorie ensuite, secteur par secteur, un ensemble de mesures qui permettrait de s’aligner sur cette trajectoire. Une année de réalisation est parfois indiquée au niveau de chaque mesure, c’est l’année maximale à partir de laquelle la mesure doit être adoptée pour rester alignée sur la trajectoire. Toutes les mesures prises une-par-une sont évidemment discutables. L’important ne réside pas dans telle ou telle mesure prise indépendamment mais bien dans la cohérence de l’ensemble et dans l’équilibre entre les émissions de CO2 associées à chaque bloc de mesures et les contraintes fixées par la « trajectoire 1,5°C ». Cette étude donne les ordres de grandeur à atteindre. Chacun est libre de s’en emparer et de proposer ses propres mesures. ## II. Quel niveau de réduction en France ? La sortie du rapport spécial du GIEC sur les 1,5°C tend à confirmer l’intérêt pour tous de mettre en oeuvre dès maintenant des mesures drastiques pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport au niveau préindustriel. **Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour un pays comme la France et est-ce réellement atteignable ?** En 2017, les émissions du territoire ont augmenté de 3% par rapport à 2016, du fait, en particulier, d’une croissance soutenue. Les véhicules de type SUV ne se sont jamais aussi bien vendus malgré leur consommation énergétique plus importante et les importations de consommables, en particulier le textile, sont au plus haut. Preuve, s’il en était besoin, que toutes les mesures mises en place jusqu’à présent n'infléchissent que très légèrement nos émissions de gaz à effet de serre (GES). L’économie reste essentiellement basée sur des flux de matières extraites des milieux naturels et la consommation d’énergie semble, avec les moyens à disposition actuellement, incompatible avec la volonté de diminuer fortement les émissions de GES. L’inventaire national indique que les émissions de GES territoriales sont de l’ordre de 6,6 tonnes de CO2e par habitant. En revanche, l’empreinte carbone des Français, incluant l’ensemble des émissions importées, liées le plus souvent à la fabrication de biens de consommation à l’étranger, s’élève à 10,5 tonnes de CO2e par habitant. Combien doit-on émettre par individu en France en 2030 pour être compatible avec un réchauffement limité à 1,5°C ? La réponse à cette question dépend d’hypothèses, notamment sur le scénario envisagé (avec ou sans dépassement des 1,5°C, ampleur de l’effort de séquestration envisagé), de la population en 2030 et de la manière de répartir les efforts entre les pays. :::info Dans cette analyse, nous prenons en compte les hypothèses suivantes : ■ Alignement sur un scénario 1,5°C avec faible dépassement ■ Pas de mesures significatives sur l’augmentation de la population ■ Un effort proportionnel aux ambitions déjà affichées par chaque pays ::: Avec ces hypothèses, l’empreinte carbone d’un individu en France doit s’établir en 2030 à 3,7 tonnes de CO2e, soit le tiers de ce qu’elle est aujourd’hui. Ce budget est à répartir entre les émissions produites sur le territoire (environ 2,3 t CO2e) et l’import d’émissions de GES (environ 1,4 t CO2e). Cette distinction prend particulièrement son sens pour les émissions de GES réalisées sur le territoire et non délocalisables (chauffage, transport de personnes, agriculture…). Par simplification, nous traiterons l’ensemble des émissions liées aux biens produits sans différencier les produits importés de la fabrication locale, bien que nous verrons que la part de la production locale ne peut qu’augmenter. Ainsi la répartition 2,3 vs 1,4 n’est pas exacte et permet simplement de donner un aperçu de l’effort à faire. ## II.1. Les émissions produites sur le territoire : 157 Mt CO2e en 2030 En s’appuyant sur la stratégie nationale bas carbone, nous pouvons orienter les budgets CO2 par grande activité. Pour être en ligne avec une trajectoire 1,5°C, les budgets par activité pourraient être les suivants : ![](https://hot-objects.liiib.re/pad-lescommuns-org/uploads/upload_5855671b0d728ccbb30aeeeb3536f667.png) Cette répartition s’aligne en grande masse sur les efforts envisagés par secteur dans la stratégie nationale bas carbone, avec un doublement de l’effort. La répartition a été attribuée en fonction de ce qui semble envisageable par secteur. Pour la suite de l’analyse, les émissions du transport intérieur, du parc résidentiel, du parc tertiaire, de l’agriculture sur le territoire et de l’industrie de l’énergie en France sont analysées secteur par secteur, au regard de la répartition proposée ci-dessus, soit environ 80% des émissions de GES du territoire. Les 20% restant (industrie et déchets) sont repris dans une approche consommation avec l’ensemble des émissions importées. Cela résulte notamment du fait que les biens et services circulent, qu’on en importe mais également qu’on en exporte et qu’il est donc très difficile de déterminer quel bien ou quel service doit être produit sur le territoire ou doit être importé. ## II.2. La balance de nos émissions annuelles de GES (import – export) : 93 Mt CO2e en 2030 Les mesures envisagées pour s'aligner sur cette trajectoire impliquent de maintenir certaines activités, en particulier la construction de logements et de matériaux de rénovation ainsi que la construction de véhicules propres. Les émissions de GES liées à ces postes sont induites par les mesures prises sur d’autres postes et sont donc envisagées dans une comptabilité spécifique. De même, afin de mutualiser l’approche agricole, nous traitons en commun les émissions de GES liées à l’agriculture sur le territoire et l’agriculture importée. Les émissions résiduelles, après application des mesures sur les secteurs résidentiels, bâti tertiaire, transport, agriculture, industrie de l’énergie, construction des logements et construction de véhicules indiquent les efforts à faire sur les autres postes de consommation, dont l’analyse par secteur n’est pas effectuée de manière fine ici. Nous pouvons synthétiser cette approche par la répartition sectorielle suivante : ![](https://hot-objects.liiib.re/pad-lescommuns-org/uploads/upload_5acc2246580c0c91e7bec2afdf9c5cff.png) ![](https://hot-objects.liiib.re/pad-lescommuns-org/uploads/upload_37a7d12a7e4ab4e4cb8f435fd2e4f2b6.png) ## III. Types de mesures nécessaires par secteur ### III.1. [Résidentiel](https://hackmd.lescommuns.org/CwVgpgJgRsCMCGBaADAM3sxwBMBjKiAnGNmIiFHtvNhAMzADsjQA?view) ### III.2. [Bâtiment tertiaire](https://hackmd.lescommuns.org/KwExFMHYBYENILQDMBGSkOtYsEE4A2ARgGMEAGCPJAZhAA4jgbgg?view) ### III.3. [Mobilité](https://hackmd.lescommuns.org/EwIxGYEMAZoDgLQHYkDYCcCAsSCmkExckE4R0AzYXEa6ARnqA===?view) ### III.4. [Agriculture (et alimentation)](https://hackmd.lescommuns.org/MYNgzAjApghlUFoBmwJIQFjQVgQDjCVwCMATPYATgjBGKgCZSg==#) ### III.5. [Industrie de l’énergie](https://hackmd.lescommuns.org/EYTgxg7ATGwKwFo4DZmICwFMAmEHzQQGYAGYEgMxFQA50BGGoA==#) ### III.6. [Aménagement](https://hackmd.lescommuns.org/GwYwHAnGwCwwtAQ2AMwOzzgZgKbwEYCsO+8E+IADAExhgg4RRA==#) ### III.7. [Emissions extra-territoriales liées à l’aviation](https://hackmd.lescommuns.org/GYYxCNIUwZgWgIwE5gAY4BYqoCZ3CAKwBscax4JGAHMQsMUA#) ### III.8. [Services et biens de consommation](https://hackmd.lescommuns.org/KwZghgTGAcDG0FoAmA2A7AFgRgZigRgvrobCktCAIzDSRUZA#) ## IV. Conclusion Les mesures présentées ci-dessus sont pensées dans un scénario sans rupture (changement radical comme stopper la production d’énergie fossile du jour au lendemain) et tablent sur une capacité à mettre en action des moyens très importants, très rapidement. C’est un scénario idéal, mais peu réaliste. Un retard de 2 ans ou une incapacité à transformer les emplois de manière radicale oblige à avoir une vision qui nécessite des mesures de sobriété plus importantes. Attendre 4 ans, donc la fin du mandat présidentiel actuel, avant d’entrer dans un grand basculement, nécessitera de viser la neutralité carbone dès 2030 en France. Les changements structurels sont trop importants pour que cela soit envisageable. L’ensemble des mesures évoqué est-il envisageable ? Si à titre individuel, une telle approche peut sembler acceptable, il faut raisonner à l’échelle nationale pour en saisir les enjeux. En termes d’emplois, cela nécessite la création de 1 à 2 millions d’emplois en 5 ans, souvent localisés. Soit près de 5% à 10% de la population qui doit se former, changer d’emploi et éventuellement déménager. Les conséquences liées au manque de capacité de déplacement et aux changements économiques entraîneront vraisemblablement un changement d’emploi pour un tiers supplémentaire de la population. Sans un portage adéquat, la mise en œuvre semble en tant que telle très improbable, mais devient complètement impossible si nos voisins n’enclenchent pas eux aussi un tel changement. **Une goutte d’eau…** En effet, la France ne représente même pas 2% des émissions de GES mondiales. Même en mettant en place un programme de réduction drastique, l’effet sur les émissions de GES mondiales restera dans l’épaisseur du trait. La mondialisation de l’économie rend même impossible de respecter les objectifs indiqués dans ce document dans une approche consommation si tous les pays n’enclenchent pas, aussi rapidement, un basculement aussi important. Peut-on embarquer tout le monde, sans gouvernance mondiale, avec les règles commerciales qui sont actuellement en vigueur et dans un contexte où certains dirigeants de grandes nations doutent des réalités du changement climatique ? Assurément non. Peut-on partir dans un programme drastique de limitation de nos émissions de GES seuls ? L’Histoire a montré qu’une organisation humaine qui dissipe moins d’énergie avait peu de chance de s’imposer par rapport aux organisations les plus consommatrices d’énergie (voir Thermodynamique de l’évolution, François Roddier ou bien De l'inégalité parmi les sociétés : Essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire, Jared Diamond). A ce stade, il apparaît donc nécessaire de constater qu’une trajectoire compatible avec un réchauffement climatique limité à 1,5°C est très improbable. Seul un sursaut planétaire immédiat, c’est- à-dire avant 2020, et l’enclenchement, partout sur la planète, d’un ensemble complet de mesures d’un niveau comparable à celles décrites dans ce document pourrait permettre de rester sur cette trajectoire. Les effets d’un réchauffement climatique de 1,5°C sont décrits avec précisions dans le rapport spécial du GIEC sorti en octobre 2018. Ce rapport a montré qu’un changement climatique de l’ordre de 1,5°C était déjà un changement significatif, qui aura des répercussions importantes sur nos sociétés. Par conséquent, au-delà de la mise en place de mesures ambitieuses d’atténuation des effets du changement climatique, il apparaît nécessaire, dès aujourd’hui de mettre en place des stratégies de résilience et d’adaptation. Le monde dans lequel nous vivrons dans les prochaines décennies sera un monde en mutation profonde et les territoires et les organisations qui s’en sortiront le mieux seront ceux qui auront su l’anticiper le plus tôt et qui seront devenus les plus résilients. **Chaque dixième de degré compte.** Faut-il pour autant baisser les bras ? Faire accepter à la population un ensemble de mesures complet aussi ambitieux que celui décrit dans ce document est improbable, obtenir un portage politique national semble impensable. Malgré tout, ne rien faire serait pire. Attendre 5 à 10 ans de plus pour agir et il faudra mettre en place un ensemble de mesures similaires pour rester sous les 2°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle. Partir sur un ensemble de mesures moins ambitieuses, enclenché dès maintenant, a peu de chance de permettre de rester sous les 2°C et au-delà les conséquences du changement climatique obligent à penser d’autres contraintes : baisse importante des rendements agricoles, migrations massives, proliférations de maladies… Nous avons trop attendu, c’est une évidence et une transition douce ne pourra se faire. Nous sommes dans une véritable course contre la montre. Chaque année compte. Chaque Gt CO2e émise à son importance, chaque dixième de degré de réchauffement climatique entraine son lot de désagréments. Si nous voulons avoir à éviter de devoir gérer des baisses de rendement agricole importantes, créant des contraintes sur l’alimentation, des pénuries, voire des famines ; si nous voulons avoir à éviter de devoir gérer des migrations de plusieurs centaines de millions d’individus, pour lesquels leurs lieux d’habitation ne seront tout simplement plus vivables ; si nous voulons avoir à éviter de gérer l’arrivée sous nos latitudes de vecteurs de maladies comme le chikungunya, le paludisme ou la dingue ; nous devons tout faire pour limiter autant que possible le dérèglement climatique. Pour cela, il faut faire de la décarbonation de l’économie, un grand projet de société. Il faudra rivaliser d’imagination, développer des récits, faire rêver autour de ce thème pour embarquer la majorité tout en restant lucide sur les difficultés engendrées. C’est une véritable économie de guerre qu’il faut mettre en place, une économie de rationnement, d’efforts intenses qui nous sort de notre monde de confort. Cela demande un effort important de la part de tous sur une décennie ou deux. Cette grande transition, ce changement de paradigme ne se fera pas sans difficultés, sans conséquences sur nos modes de vies, se heurtera à nos barrières cognitives et entraînera certainement des rejets massifs. Seulement, à en croire le rapport spécial sur les 1,5°C du GIEC, pour conserver des modes de vie décents à moyen terme nous évitant d’entrer dans l’inconnu, c’est une nécessité, car chaque dixième de degré supplémentaire compte. :::info Quelle responsabilité pour la France ? Les graphiques de la page 7 permettent de soulever plusieurs questions. D’une part, en sommant les émissions de ce scénario entre 2019 et 2030, les émissions totales de la France s’élèvent à 5,7 GtCO2e soit entre 1% et 1,4% du budget CO2 compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C (420 à 580 GtCO2e [1]). Or, la France ne représente « que » 0,9% de la population mondiale. Ainsi, même si ces mesures sont drastiques, elles ne corrigeraient pas totalement les inégalités actuelles induites par notre mode de vie et nos émissions de GES. D’autre part, si on ne considère que les émissions d’origine énergétique, la France ne compte « que » pour 1% des émissions (sans compter les émissions non énergétiques ou les émissions liés à nos produits importés). Cependant, en intégrant les émissions passées, la France représente près de 2% des émissions totales cumulées (37GtCO2e [2] sur 2200 GtCO2e [1]). D’ailleurs, ce déséquilibre serait encore plus important si les données historiques permettaient d’intégrer les émissions liées aux procédés non énergétiques (agriculture, industrie…) et les émissions importées. A titre d’illustration, en 1990 et en 2016, les émissions énergétiques de la France s’élevaient à 368 MtCO2e et 343 MtCO2e (soit des montant relativement équivalents [3]). De même, l’empreinte carbone des français en 1990 est la même qu’en 2015 (environ 10 tCO2e/hab en intégrant les émissions non énergétiques et la balance commerciale importation/exportation [4]). En intégrant les importations et les émissions non énergétiques, l’empreinte carbone de la France est estimée à environ 700 MtCO2e soit presque deux fois plus que les émissions énergétiques. On peut donc estimer que « l’empreinte carbone cumulée des français » est égale au double des émissions énergétiques cumulées (37 x 2 ≈ 70 GtCO2e). Soit entre 3% et 4% des émissions cumulées totales (2200 GtCO2e) pour un pays qui représente moins de 1% de la population mondiale. En tant que français nous avons donc toute notre responsabilité à agir. Sources : [1] Special Report : Global Warming of 1.5 ºC, IPCC 2018 [2] Our World in Data, WRI, consulté le 25/02/2019 [3] The Shift Project Data Portal, consulté le 25/02/2019 [4] Chiffres Clés du climat – France, Europe et Monde, Edition 2018 ::: :::info Mise à jour Février 2019 : Références : LPS 113 pressions agricoles mars 2012 LPS 190, les véhicules utilitaires legers juin 2014 datalab-42-rapport-comptes-transports-2017-aout2018 datalab-31-chiffres-cles-transport-mars2018- 1_RevueCGDD-ENTD-article_1_principales_tendances_08_12_10_cle2a1151 [Base Carbone] Documentation générale v11.0 Référentiel-Energie_Carbone_Niveau-de-performance Chiffre clés de l’énergie, édition 2018 Chiffre clés du bâtiment, édition 2013 Chiffre clés du climat, édition 2017 Stratégie Nationale Bas Carbone 2015 Memoalim15viandes Document de travail n°38, l’empreinte carbone, CGDD tendanCIEL_2018_08_N60, Août 2018 http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/index.php?id=515 https://www.observatoirebbc.org/publications/renovation http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/energie-climat/s/climat-effet-serre- empreinte-carbone.html http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/206/1087/lempreinte- carbone-demande-finale-interieure-france.html ::: ## V. Ajouts d'Alternatiba Le Mans : ### V.I [Annexes](https://hackmd.lescommuns.org/CbCGDNgYwBgNgLTBgZgKYICwCYUE4E9dEoAOFARkwHZMAjC4OcIA) ### V.II [Gisement d'idées]( https://hackmd.lescommuns.org/IYTgjGCsBG1gtABgKYBNjwCwDNOXnAEyFYBsyi2Ih2AxtAMyJA==#)