# Un bracelet électronique au poignet de chaque collégien⋅ne sarthois⋅e ? *ce texte est le premier appel à se réunir et à agir au sein du collectif "Du lien pas des bracelets" le jeudi 22 septembre à 18h30 à la maison des citoyen⋅nes au Mans. La lettre ouverte adressée au conseil départemenatal est à lire [ici](https://pad.lescommuns.org/s/dulienpasdesbracelets_lettreouverteCD#).* _______________________ Les mesures de confinement ont largement marqué les jeunes, en Sarthe comme ailleurs. L'accès ultra-limité au plein air, l'exclusion de pratiques sportives et de liens sociaux ont mécaniquement **aggravé les problèmes de sédentarité et d'addiction**. Si chacun⋅e d'entre nous peut partager ce révoltant diagnostic, cela ne doit pas être le prétexte à de dangereuses décisions expéditives et contre-productives. Dans son projet d'équiper chaque adolescent⋅e d'un bracelet électronique à l'entrée au collège afin de mesurer, sous couvert de suivi médical, quelques paramètres biologiques (température, durée de sommeil, rythme cardiaque, nombre de pas), **le département n'a considéré, ni la portée écologique, ni la portée éducative de son initiative**. Sur le plan environnemental d'abord, la fabrication des objets "connectés" exige une quantité d'eau, de métaux rares et d'autres composés polluants, équivalente à trois fois la consommation de pays comme la France ou le Royaume-Uni et émet deux fois plus de CO2 que le secteur civil aérien mondial.[^1] **Nous n'acceptons pas que des ressources aussi sensibles soient pillées pour un gadget** destiné à des générations qui seront les plus durement exposées à leurs épuisements et aux dommages irréversibles associés : au dérèglement climatique, à la destruction des milieux et des habitats, et à l'extinction de masse, dont on sait aujourd'hui qu'ils concourent à l’émergence de pandémies ! [^2] Ces générations manifestent d'ailleurs une profonde anxiété devant ces ultimes enjeux écologiques. Plutôt que de promouvoir la collecte de données de masse, **nous attendons des institutions éducatives qu'elles ouvrent urgemment le débat** et offrent les éléments de réflexion quant aux usages du numérique et des technologies. Nous dénonçons la surveillance des corps qu'induirait le port de ces bracelets, l'illusion de maîtrise qui serait créée par ces flux de données froides et trompeuses. Nous pensons que l'autonomie vers la santé ne peut se faire qu'en construisant des savoirs émancipateurs, qu'en apprenant à écouter ses sensations, ses émotions, en suivant ses désirs de mouvements, dont ne manquent jamais les enfants ni les jeunes, sauf à se retrouver face à des écrans... Nous considérons ainsi que ce projet participe d'une fuite en avant vers une société du sans contact intégralement numérisée qui consiste à tout informatiser en prétendant solutionner un problème par toujours plus de numérique. Pourtant, dans les collèges comme à l’hôpital, dans les maisons de retraite et les crèches ou les lieux d’accueil, ce que la situation actuelle révèle, **c’est bien un besoin criant et urgent de liens humains, vivants et solidaires**. Dans ce contexte et en réaction à l’absence de transparence et de concertation imposée par le Conseil Départemental, nous - parent⋅es, jeunes, citoyen⋅nes, associations et organisations - aspirant à une société d’émancipation, d’égalité des droits, de justice sociale et climatique, nous rassemblons au sein du collectif « **du lien, pas des bracelets** ». Nous sommes déterminé⋅es à empêcher ce projet dangereux, pour protéger les conditions de vie et promouvoir les actions véritables en faveur de notre santé, par une diversité d’actions juridiques, médiatiques et manifestantes. [^1]: Quand le numérique détruit la planète - Guillaume Pitron, Le Monde Diplomatique - octobre 2021 [^2]: La fabrique des pandémie - Marie-Monique Robin, Serge Morand - Ed La Découverte - février 2021 **Contact** : dulienpasdesbracelets@riseup.net